Atividades na França - Notícias

Informations Diverses et Programme des Prochaines Rencontres

La quatrième réunion des forums Axes et Cibles aura lieu le samedi 19 octobre 2002 18 rue de Varenne 75007 Paris. L'heure normale de démarrage du groupe de travail reste fixée à 15h30 mais, pour des raisons de commodités, c'est la cafétéria de l'U.S.I.C. qui servira désormais sur place de coin d'accueil pour les nouveaux arrivants et de lieu de discussion pour ceux qui ont envie de se retrouver avant. (Permanence assurée à partir de 14 heures)

- À la demande de certains, lors de la prochaine séance, une mise au point sera faite afin de clarifier les liaisons, les différences et les interactions entre la Cyber Revue EGP, les comités de préparation des sommets internationaux, l'Association des Amis des États Généraux de la Psychanalyse et des groupes comme le nôtre. Ensuite l'ordre du jour prévoit la mise en discussion d'un texte de Michel Juffé sur " L'essence politique de la psychanalyse ". (Document de travail directement transmis par l'auteur aux participants et à venir sur le site)

- La réunion du 16 novembre 2002, sera essentiellement consacrée à faire l'état de nos propositions pour Buenos Aires et pour Rio ainsi qu'à réfléchir aux idées que les membres de ce groupe pourraient avoir envie d'avancer lors de l'Assemblée Générale des Amis des États Généraux de la Psychanalyse, laquelle se tiendra le même jour à 16h30, en salle de bibliothèque, 4 place Saint Germain des Près.

N.B. 1 : Concernant l'Association des Amis des EGP, chacun peut se renseigner auprès du président : Henri Rey Flaud henri.rey-flaud@univ-montp3.f, du secrétaire générale : Didier Cromphout Bd Charlemhagne 45-46 1000 Bruxelles ou de la trésorière : Marie Claire Boons mc.boons@wanadoo.fr)

N.B 2 : En raison de la tenue le 16 novembre de l'assemblée générale annuelle des Amis des EGP, le forum Axes et Cibles sera exceptionnellement décalé dans le temps et débutera ce jour-là plus tôt. (café à 13h30, démarrage de la discussion à 14 heures)

- L'après-midi du 14 décembre 2003, ceux qui auront fait le déplacement à Buenos-Aires seront invités à venir parler de ce qu'ils auront vu et entendu lors de la troisième rencontre latino-américaine des EGP. (Pour plus d'informations,les personnes qui souhaiteraient se rendre en Argentine peuvent contacter Radmila Zygouris : radmila.zygouris@wanadoo.fr)

- Le 11 Janvier 2003, la discussion tournera autour de questions posées par Samuel Lézé, qui effectue actuellement un doctorat de sociologie au sein du laboratoire de Sciences sociales de l'École Normale Supérieure sur la pratique analytique.

- Corinne Daubigny, qui va par ailleurs bientôt démarrer chez elle un groupe de travail sur "Etre S.O.I. : sujet d'origine inconnue", coordonnera au printemps prochain un forum Axes et Cibles sur "l'accès aux origines personnelles" (ou plutôt sur les risques liés à leur effacement)

- Il reste à préciser d'ici la fin de l'année les thèmes des forums du 1er Février et du 15 mars ainsi qu'à mettre au point le programme de la journée du 24 mai 2003. Pour cela vos propositions sont les bienvenues.

Bien cordialement
AGR

Compte Rendu du Troisième Forum Axes et Cibles / É.G.P.


I. Horizon et organisation du Forum

Les discussions s'ouvrent sur ce que pourrait produire le Forum Axes et Cibles, Rio 2003 en étant l'horizon. Doit-on seulement s'y rendre pour y assister ou bien doit-on s'attendre à rendre compte de la pratique analytique française ? À notre connaissance, d'autres groupes se constituent dans cette dynamique, à Tours par exemple (Subjectivus) [1] ou en Belgique. La question de la diffusion de ce forum est abordée. Au regard des analystes sud-américains, il semble que les analystes français se distinguent assez peu par leur initiative personnelle. Ils attendent de leur institution, voire d'une instance, le feu vert décrétant digne d'intérêt telle ou telle rencontre pour s'y rendre. Le Collège International de Philosophie, la revue Sciences Humaines, le Carnet Psy, Le Coq Héron, les sites Oedipe et Psychanalyse in situ vont relayer l'information sur l'existence des Forums Axes/EGP et en diffuser éventuellement le contenu. Ces précisions soulèvent le problème de la gestion de l'ouverture et de l'accès au forum : un trop grand nombre de participants est-il souhaitable ? L'enjeu est de savoir collectivement ce que l'on veut. Une intervenante demande par ailleurs une clarification sur le rapport et le statut des participants du Forum et des membres des Amis des É.G.P. car ils ne se recouvrent pas.

II. Diversité et Créativité des pratiques analytiques

1. Les analystes n'échappent pas toujours à la tentation d'occulter ce qu'ils font

Les propos sur les initiatives limitées des analystes français réactivent une discussion sur la particularité de la transmission dogmatique de l'analyse en France. Elle s'effectue en effet essentiellement par des maîtres et non par la pratique : quid de la théorie de la pratique ? Dans cette perspective, l'invention est souvent le fait d'individus isolés qui communiquent assez peu entre eux. Aussi, le renouvellement est-il limité. Un participant rappelle à ce sujet la faible théorisation à partir de la pratique psychanalytique et sa nature essentiellement dogmatique. Les cliniciens (qui sont de plus en plus des cliniciennes) évitent en général de parler de leurs pratiques peu orthodoxes. Une participante évoque l'expérience intime de dire ce que l'on fait, dans le cadre d'un groupe restreint qui ne se substitue cependant pas à une supervision ou à un échange clinique. Il est souligné que dans la littérature analytique, les vignettes cliniques ne décrivent pas ce qui se passe alors que la richesse de ce qui est fait est grande.([2] La question de l'ineffable, de l'initié (être analysé, être analyste) et de la pureté de la pratique est implicite dans cette discussion.

2. Une expérience pilote : la prise en charge d'enfants maltraités

Depuis 9 ans environ, l'Aide Sociale à l'enfance (A.S.E.) de Nanterre finance grâce à un budget particulier du conseil régional la prise en charge par un réseau de psychanalystes libéraux (non médecins) d'enfants maltraités. Ces psychanalystes sont rétribués sur la base d'une séance classique ; ils n'ont aucun compte à rendre à l'administration. Cette expérience s'origine dans la construction initiale d'un dispositif de dévoilement spécifique aux cas de maltraitances infantiles et dont la problématique est " Comment entendre un enfant qui se tait ". Le budget de la prise en charge fut accepté sur les bases des résultats encourageants obtenus par les analystes sans que soit promis de " guérison " ou prodigués de " soins ". Néanmoins, la résistance à la reconnaissance de la différence et de la spécificité de l'attitude analytique fit l'objet d'une lutte continuelle jusqu'à aujourd'hui encore.

Le dispositif consiste à offrir aux enfants pris dans la discontinuité d'un réel douloureux la possibilité d'élaborer leur demande. Dans cette perspective, les analystes ne prétendent pas conduire des cures, mais l'écoute demeure analytique. L'analyste permet de traduire en demande les cris de l'enfant maltraité. Dans ce sens, l'analyste a pour fonction " l'écoute des cris ". Si les cris ou le mutisme signifie " je ne peux pas même demander ", l'écoute analytique est une condition de cette traduction en demande à partir notamment du " cernage du cri ", de la ratification du cri : " tu as le droit d'être blessé ", " tu es blessé comme si tu étais un adulte : c'est pas juste ". Bien entendu, l'enfant doit être préparé à l'espace analytique, qu'il distingue d'ailleurs parfaitement des autres lieux médico-sociaux. L'enfant sent que l'attitude analytique, si l'analyste consent à se laisser affecter, l'ouvre à une autre dimension et le met en position de sujet. Ce qui a en soi un effet. Ainsi, n'est-il pas identifié à un dossier[3] , un symptôme ou à un QI…

Il s'agit bien d'une modalité de prise en charge qui renouvelle les problèmes et la créativité de la psychanalyse. Il est paradoxal que les sociétés analytiques ne reconnaissent pas les analystes et les pratiques analytiques en marge. Une participante apporte un commentaire sur l'existence de dispositifs sociaux pathogènes : par exemple la difficulté de faire son deuil par manque de rituels minimaux ou de dispositifs sociaux régulateurs. En dépit de certaines avancées, la place de la psychanalyse dans le dispositif social demeure restreinte, ce qui pose le problème de l'articulation entre prise en charge sociale et travail de nature analytique. La problématique sous-jacente qui se dégage est : " Qu'est-ce qu'être analyste aujourd'hui ? " problème qui recouvre par exemple la question des analystes homosexuels, ou la question des médiations financières. A la suite de quoi une participante évoque son expérience de séances à cinq euros.

III. Secrets de la pratique et pratique du secret

L'évocation de cette expérience conduit à interroger à nouveau le statut de l'argent en psychanalyse. Il existe un rapport entre l'argent et l'implication (l'investissement) de l'analyste. Cette question, d'ordinaire mise sur le compte de la résistance ou de la dette infinie de l'analysant, mérite un autre abord. Les " jeunes " analystes écartent souvent la question à l'aide de réponses dogmatiques. Il n'est pas rare de rencontrer, fait remarquer une participante, des " psychanalystes L'Oréal " : ils font payer, cher de préférence, car " ils le valent bien "[4] . L'élasticité du paiement est décisive même si cela demande à l'analyste une certaine gymnastique tarifaire en fonction des moyens du patient. Sans cette élasticité, l'analyste peut à travers le prisme de son contre-transfert se faire payer de multiples façons au détriment du patient : par la forte somme exigée, le temps de séance accordé, l'écoute qu'il mobilise.

Excursus : un participant évoque son projet de désubstantialiser les catégories de la psychanalyse (par exemple appareil psychique, inconscient, pulsion etc.) pour en montrer la construction au sein de l'espace analytique[5] . Un autre évoque une réplique d'Anne Lise Stern alors qu'il lui confiait un peu honteusement son engagement dans Médecins du Monde : " La demande est partout mais les analystes nulle part ". Il est remarqué que les analystes semblent s'autoriser plus de créativité à l'occasion des traitements d'enfants et face à la psychose. Dans la psychanalyse ordinaire " c'est tellement rassurant d'avoir un cadre " [6] .

Le Forum se conclut sur une proposition de retenir comme thème à venir les secrets des analystes et sur la question de savoir comment arriver à parler du délicat sujet des passages à l'acte (sexuels notamment) sur patient. Une des difficultés étant d'aborder ce sujet sans en nier la gravité et sans sombrer dans la dénonciation. Comment ne pas participer à la pratique du secret quand le secret n'est plus au service du patient ?

À l'heure de se séparer d'autres pensées font retour : dans quelle mesure peut-on rendre compte de la pratique alors que l'écrit verrouille quelque chose de la transmission de l'analyse ? Comment franchir le hiatus entre la restitution des vignettes cliniques et ce que vit et fait l'analyste dans sa pratique ?

Compte-rendu rédigé par Samuel Lézé & Christine Bardolle

[1] Cf. Francis CAPRON, " Subjectivus : groupe psychanalytique non institutionnel ", in : www.etatsgeneraux-psychanalyse.net/groupes/Subjectivus.html
[2] Précision d'un participant : tout ce qui est de la parole n'est pas de la psychanalyse, la parole a ses limites cf SEARLES, H. (1965) L'effort pour rendre l'autre fou. Paris: Editions Gallimard, Série Connaissance de l'inconscient
[3] Pour ce qui est de l'identification au dossier cf : LONCOL, Joëlle ; LONCOL, Michelle, Itinéraire d'un enfant placé, , 1997, produit par GMT, distribué par Europe Images Internationales, Documentaire de 60 '.
[4] Dans les années 70, époque faste de l'analyse ; la psychanalyse était pour certains un facteur extraordinairement rapide d'ascension sociale , " c'était fastoche " assure une participante…
[5] Cf. VIDERMAN, Serge. Construction de l'espace analytique. Gallimard. TEL. 1982. 348p.
[6] cf l'article à paraître d'Emilio Rodrigué sur " la séance unique " au domicile de la personne.